L’équipe Dexem est allée à la rencontre d’Olivier Andrieu, expert pionnier dans le secteur du référencement depuis 1998 et élu meilleur référenceur français par les spécialistes du SEO interrogés par le JDN. Il nous livre ici ses conseils en SEO et les tendances qu’il prévoit pour 2017.
1. Bonjour Olivier Andrieu. Vous êtes fondateur du site d’informations SEO Abondance.com et de la lettre professionnelle « Recherche Référencement ». Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Je suis consultant en SEO depuis plus de 20 ans. J’ai créé ma société Abondance en avril 1996 et depuis ce temps-là, j’essaie de suivre l’évolution des moteurs, de Lycos à Google, d’Altavista à Bing. Mon temps de travail se décompose généralement ainsi : 50% en audit et accompagnement SEO, 25% en formation et 25% pour tout le reste : écriture de livres, site web, lettre professionnelle, etc. Et parfois répondre à des interviews !
En fait, mon activité est celle d’un conseil en SEO. Je ne suis donc pas une agence, dont l’activité est assez différente. Je n’interviens donc pas sur le site du client et n’ai pas de prestation récurrente de référencement, ce qui n’est pas, selon moi, une bonne stratégie. J’audite, j’accompagne, j’explique au client ce qu’il doit faire et ensuite je peux vérifier si c’est bien mis en place. Mais je pense sincèrement et profondément que c’est au client de faire lui-même son propre référencement.
2. SEO vs SEA : Vaut-il mieux investir dans le référencement naturel ou dans AdWords ?
Les 2 sont pour moi complémentaires. J’aurais tendance à dire que le SEO est obligatoire pour un site web (le trafic naturel Google représente quand même la plupart du temps la moitié du trafic total d’un site, ce qui est un bon pourcentage). Le SEA (AdWords) servira plutôt à « combler les trous du SEO » : être présent sur des requêtes trop complexes à obtenir en SEO, être visible sur certaines périodes (événementiel), obtenir éventuellement une double présence (SEO et SEA) sur certaines requêtes, notamment de marque, etc. Bref, le SEA vient le plus souvent en renfort du SEO et ne le phagocyte pas. Le fait de faire du SEA sans regarder le SEO serait, à mon avis, une erreur stratégique fondamentale…
3. Quels outils sont pour vous les plus importants pour mesurer le ROI du référencement ?
Il y en a beaucoup, mais personnellement j’utilise Google Analytics pour l’analyse du trafic et la Google Search Console pour la partie plus technique (la façon dont Google voit le site et les éventuels problèmes techniques rapportés). Deux indispensables.
Ensuite, on peut utiliser des outils comme Ranks.fr, Semrush ou SeeUrank de Yooda pour travailler le positionnement ou des métriques plus spécifiques (pages générant le plus de trafic SEO, mots clés, positionnement, benchmarking, etc.).
D’autres outils existent bien sûr aussi pour l’optimisation technique (comme des crawlers de type Botify, OnCrawl ou Screaming Frog) ou sémantique (1.fr, Your Text Guru…). Ce ne sont pas les outils qui manquent en SEO, mais plutôt parfois le temps pour tous les utiliser au mieux !
4. 3 conseils en référencement que vous donneriez à un directeur marketing ?
1. Toujours penser SEO le plus en amont possible d’un projet et si possible toujours avant la mise en ligne du site.
2. Apprendre les bases du référencement (elles sont très simples) pour pouvoir poser les bonnes questions en interne et aux prestataires.
3. Penser mobile, c’est l’avenir !
5. Le référencement de demain, vous le voyez comment ?
Mobile, vocal, sémantique : ce sont les maîtres mots de Google pour les années qui viennent. Le moteur adapte actuellement ses algorithmes à la recherche vocale (on parle dans un téléphone mobile pour exprimer ce que l’on recherche, et de moins en moins au travers de mots clés). Google comprend le sens sémantique de la recherche exprimée vocalement, et la met en relation avec le contenu identifié sur le Web pour lequel le sens sémantique est similaire. Il répond donc à la question.
Il faut donc viser le mobile (50% des recherche sur Google dans le monde sont aujourd’hui faites sur mobile), le vocal (20% des recherches mobiles sont aujourd’hui vocales, toujours sur Google) et proposer des champs lexicaux étendus dans les contenus, qui rendent l’analyse sémantique plus efficace pour les algorithmes du moteur. Et la boucle est bouclée. On est loin de la balise meta « keywords » de 1995 !
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Merci Olivier Andrieu d’avoir répondu à nos questions.
Et vous, où en êtes-vous dans votre stratégie SEO ? Quels outils utilisez-vous pour mesurer le ROI du SEO ? N’hésitez pas à nous faire part de vos réflexions et bonnes pratiques en commentaires ci-dessous !